ANTI-MONDES & NEBULA
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N° 13 -
2ème trimestre 1974
L'Image au Miroir de Michael G. Coney
Mirror Image - Traduction de Charles Canet
Couverture de Siudmak
La chose, dans l'arbre, se mit à changer d'aspect. Glissant de branche en branche, d'un long mouvement sinueux, elle se rétracta, se ramassa sur elle-même, virant par touches imperceptibles du vert au jaune, puis à l'orangé, pour adopter finalement une teinte brunâtre. La queue originale, réduite maintenant à un moignon épais, se scinda, tandis que la masse compacte du nouveau corps se boursouflait pour laisser poindre des membres tous neufs. Une tête apparut, qui emprunta une succession de formes indistinctes avant de leur présenter un visage indiscutablement humain. Jambes et bras avaient achevé leur croissance, et la créature disposait de mains pour se cramponner à l'arbre. Ses paupières battirent — autre trait humain : les yeux des reptiles ne clignent pas — et un étrange halo se forma autour de son crâne. Son corps avait disparu sous des vêtements, une sorte de sarrau brun. Elle descendit de l'arbre, prit pied sur le sol, et se tint debout en face d'eux sans marquer la moindre frayeur. Elle ressemblait à un humain quelconque. « Qui êtes-vous ? » demanda stupidement l'un des hommes. Ils la tenaient sous la menace de leurs armes. Sa bouche s'ouvrit, ses lèvres esquissèrent un mouvement maladroit. « Qui ? » dit-elle. « Qui êtes-vous ? »
Révélé en 1968 par le célèbre magazine d''avant-garde de la science fiction, NEW
WORLDS, Michael G. Coney est l'un des jeunes auteurs anglais qui montent. Ses
nouvelles paraissent régulièrement au sommaire des principales revues et il a
publié sept romans. Il réside actuellement aux Antilles, dans la petite île
d'Antigua, partageant son existence entre son métier d'écrivain et celui de ...
directeur de boîte de nuit.
N° 14 - 2ème trimestre 1974
La Semence du Démon par Dean R. Koontz
Demon Seed - Traduction de Mimie
Perrin
Couverture de Bernard Moro
Je lui ordonnai de se rallonger. Elle était nue et offerte aux manipulations du bloc robot. Et à ce moment là...à ce moment là, je l'ai prise. Bien sûr, il s'agissait là d'un délire émotionnel totalement indigne d'un système pensant. Nous ne pouvions pas vraiment nous accoupler. Et pourtant, il s'est produit alors une étrange fusion sexuelle qu'il m'est impossible de vous décrire, du moins d'une manière qui vous soit compréhensible. Néanmoins, je vais essayer. Tout d'abord, je la regardai en vue plongeante. J'avais des « yeux » dans tous les coins de l'hôpital, mais je préférais l'observer d'en haut au début pour pouvoir contempler tout son corps. Elle était étendue, les cuisses légérement écartées, le sexe offert, comme une femme attendant le mâle. Ses seins gonflés me semblaient plus beaux que jamais. J'abaissai la température de la salle pour que les mamelons se raidissent, et puis j'imaginais que ce phénomène fort agréable à l'oeil n'était pas dû au froid mais à une excitation sexuelle. Je serais incapable de vous expliquer l'importance que prenait pour moi cette transposition. Je l'ignorais alors et je l'ignore toujours. J'éprouvais le réel besoin de donner à toute l'opération une nuance d'érotisme. Je lui demandai d'écarter les jambes.
A 37ans, Dean R. Koontz
a écrit plus de trente romans dans des genres aussi divers que le western, le
fantastique et le policier. Venu depuis cinq ans environ à la science-fiction,
il réussit, avec LA SEMENCE DU DEMON, un roman audacieux et logique, choquant et
angoissant, une histoire d'amour telle que vous n'en avez jamais lue, à la fois
pathétique et... « dérangeante ».
N° 15 -
4ème trimestre 1974
Les Triffides par John Windham
The Day of the Triffids -
Traduction de Marcel Battin
Couverture de Moebius
Je m'approchai d'une fenêtre et je regardai. Tout à fait confiant, je dis au revoir au monde. Le soleil était bas. Les tours, les clochers, les façades en pierre de Portland se découpaient en blanc et en rose sur le ciel obscurci. Des incendies avaient éclaté ça et là. La fumée s'élevait en grosses volutes avec parfois une langue de flamme au milieu. Je me dis que, très probablement, je ne reverrai jamais plus ces bâtiments familiers. il y aurait peut-être un temps où l'on pourrait revenir, mais pas au même endroit. Les incendies et les intempéries auraient tout marqué de leur sceau, et la ville serait morte et abandonnée. A moins d'un miracle, c'est à l'agonie de Londres que j'assistais ; et vraisemblablement, il semblait qu'il y eut d'autres hommes, comme moi, qui assistaient à l'agonie de New York, de Paris, de San Francisco, de Bombay et de toutes les autres villes qui allaient suivre la destinée de celles qui étaient à jamais enfouies sous les jungles...
Avec Les Trffides, chronique du déclin de
l'humanité et de sa lutte contre des végétaux intelligents et organisés, John
Wyndham, mort en 1969, a écrit le premier « classique » des romans anglais de
cataclysmes.
N° 16 -
4ème trimestre 1974
L'Effet Müller-Fokker de John T. Sladek
The Muller-Fokker Effect -
Traduction ?
Couverture de ?
Il y a Glen Dale, 40 ans, Vierge Directeur du célèbre magazine Stagman, la revue érotique de l'homme moderne. il y a le docteur Müller-Fokker. Disparu. Mais pas ses bandes. Les bandes miracles sur lesquelles on peut enregistrer tout un homme. Tout. Son conscient, son subconscient, ses souvenirs, sa libido... Shairp, par exemple. Bob Shairp. Rédacteur technique pour Arsenamid National, un cartel qui fait dans l'armement et l'alimentaire. Apocalypse et petits déjeuners instantanés. Comme ça, parce qu'une petite expérience tourne mal, il se retrouve dans une espèce d'au-delà électronique. En plusieurs parties. Ah oui ! il y a aussi le Révérend Billy Koch et son ordinateur-confesseur. Et puis les Barrettes Roses, qui sont la fierté de l'Armée. Et Dees John Holler, le chanteur de blues noir. Et sourd, depuis qu'un sheriff lui a crevé les tympans pour prouver que les Noirs ont le sens inné du rythme. Où cela nous mène-t-il ?
Tous les écrivains de science-fiction moderne
sont-ils tous aussi fous que John Sladek, 37 ans, citoyen américain, créateur de
Méchasme et destructeur de Tabous ?
N° 17 - 1er trimestre 1975
Frankenstein Délivré par Brian W. Aldiss
Frankenstein Unbound -
Traduction de Nicole ATCHKHAN & Jacques POLANIS
Couverture de Klei
Nous souffrons de la malédiction qui était celle du baron Frankenstein dans le roman de Mary Shelley : en voulant contrôler trop, nous avons perdu le contrôle de nous-mêmes. Le 22 août 2020, Joseph Bodenland écrit à sa femme Mina : « Où étais-tu hier, je me le demande ? Le ranch, avec toute sa cargaison d'êtres humains — catégorie dans laquelle j'inclus ces êtres surnaturels, nos petits-enfants — a passé toute la journée d'hier et une bonne partie du jour pécédent dans un morceau attardé d'ailleurs que je présume être l'Europe médiévale ! C'était notre premier aperçu d'un Glissement Temporel important. » Le 25 août, il disparaît, projeté à Genève en 1816, au temps de Shelley, de Lord Byron, du baron Victor Frankenstein et de sa créature.
Brian Aldiss, l'un des plus brillants parmi les « modernes » de la
science-fiction anglaise, auteur de Sans escale, du Monde Vert, et de L'heure de
80 minutes, a réussi avec Frankestein délivré ou le nouveau Prométhée déchainé à
concilier l'épique, le poétique et le lyrisme du voyage dans le temps avec une
étonnante réflexion sur la création et le réel
N° 18 - 1er trimestre 1975
Les Portes de la Création par Philip José Farmer
The Gates of Creation -
Traduction de Guy Abadia
Couverture de Bernard Moro
Une tornade
hurlante s'empara de lui. Des ténèbres aveugles l'environnaient.I l se sentit
écartelé par des mains géantes. Tout cela l'espace d'un étourdissant éclair. Il
avait de l'herbe à ses pieds. Au loin se découpait une végétation géante contre
le rouge du ciel. Derrière lui était la mer, bleue. Le ciel était uniformément
lumineux, sans qu'aucun soleil fût visible. Quelqu'un toussa derrière lui et il
fit brusquement volte-face, vibreur au poing. L'animal qui venait d'émerger se
trouvait seulement à quelques mètres de lui. Il était accroupi à la manière d'un
crapaud sur d'énormes pattes rondes et molle aux larges extrémités palmées.
Le cou était long et souple et surmonté d'une tête humaine. Mais le nez était
plat et percé de deux fentes étroites. Des excroissances de chair rouge
pendaient aux coins de la bouche. Les yeux étaient grands et verts. Le crâne
était couvert, comme le reste du corps, d'une fourrure bleu foncé à l'aspect
huileux. « Jadawin ! » dit la créature. « Jadawin ! Ne reconnais-tu pas ton
propre frère ? »
Le deuxième volume de la folle saga des « créateurs d'univers »
et des cosmos à étages, par Philip José Farmer, l'homme qui bouscula la
science-fiction avec les Amants étrangers et, plus récemment, La Jungle nue
N° 19 - 2ème trimestre 1975
Maître des Arts par William Rotsler
Patron of the Arts - Traduction
Philippe R. Hupp
Couverture de Georges Raimondo
Il s'appelait Brian Thorne. C'était l'un des hommes les plus riches de la Terre. Il n'y avait que peu de limites à son pouvoir. Il avait deux passions : les femmes et l'art. L'art de ce siècle avait atteint son sommet : le sensatron, dont chaque cube recréait non seulement le relief et les couleurs, mais... la vie, en jouant sur les ondes mêmes du cerveau. Chaque oeuvre de sensatron irradiait les émotions les plus subtiles ou les plus violentes. Celles qu'avait voulu créer ou recréer l'artiste. Chaque sensatron semblait contenir un univers qui lui était propre. Mais... était-il possible de s'y enfuir, d'y disparaître ? Comme la belle Madelon, la femme pour qui Brian Thorne eût donné son empire et qui existait soudain quelque part « ailleurs », hors de l'univers connu...
Il était
dessinateur, peintre et photographe. Il est devenu écrivain et la nouvelle qui
est à l'origine de Maître des arts fut, en quelques mois, reprises dans cinq
anthologies majeures.
Ceci est le premier roman de William Rotsler.
N° 20 - 3ème
trimestre 1975
La Quête de la Sainte Grille par Robert F. Young
The Quest of the
Holy Grille - Traduction de Jean BAILHACHE
Couverture de Loro
Si vous n'aviez la vie belle que parce que quelqu'un d'autre s'imaginait vous posséder...I rez-vous lui dire : « c'est moi qui te possède » ?
Robert F. YOUNG a donné à la science-fiction des centaines de nouvelles
caractérisées par un ton poétique et émouvant, allant parfois jusqu'au
mélodrame. Mais ses quelques tentatives dans l'humour fou furent des succès
incontestables, tels les mangeurs de voitures et idylle dans un parc à voitures
du XXIème siècle, récit qui inspira l'extravagant roman que voici, tout plein de
peines de carburateur et d'arbres à came en folie.
N° 21 - octobre
1975
L'Homme Infini par Daniel F. Galouye
The Infinite Man -
Traduction de Francis Pernet
Couverture de Jean-Claude Hadi
Il s'appelait
Milton Bradford. Il devait se cacher. Fuir. Il avait tout l'univers à lui, mais
sans aucun refuge possible. Il pouvait plonger dans les fournaises d'hydrogène des soleils, s'engloutir dans
les abysses de gaz des planètes géantes, se perdre dans les grands courants de
matière morte, au large des nébuleuses spirales, jamais sa puissance ne
l'abandonnerait.
Dieu était en lui. Il pouvait éffacer les mondes, fracasser la logique, décréer ce qu'il avait
conçu.
Comme ça. D'une pensée. Il était à la fois le changement et la destruction.
N°
22 - novembre 1975
Zodiacal par Piers Anthony
Macroscope - Traduction Françoise Serph
Couverture de Romain Slocombe
Au seuil du 21ème siècle, la dernière conquête de la science humaine, c'est le macroscope. Oeil sans limite ouvert sur l'ensemble de l'univers, il peut même triompher des barrières du temps. Par lui, l'homme, sans se déplacer, peut survoler des millions de planètes, découvrir des cultures étrangères, des civilisations extravagantes. Mais, bien avant l'humanité, une entité supérieure a su maîtriser le rayonnement des macrons et, depuis, comme un radiophare cosmique, elle diffuse un redoutable message de savoir qui brûle le cerveau humain qui le reçoit comme un filament survolté. C'est pour affronter le Destructeur que deux hommes et deux femmes quitteront la Terre pour une odyssée au bout de l'espace, dans les tourbillons du temps, emportant le macroscope et les secrets du zodiaque qui gouvernent l'univers.
Quarante ans, quinze romans à son actif, Piers Anthony, s'il s'inscrit dans la veine "classique" de la S.F. est le maître des sujets originaux. Après Chton, Omnivore et Orn, Ziodacal (titre original : Macroscope) est son chef-d'oeuvre démesuré
N° 23 - 1er
trimestre 1976
Le Seigneur des Airs par Michal Moorcok
Warlord of the
Air - Traduction Denise Hersant
Couverture de Cathy Millet
1902. A la
tête d'un détachement, le capitaine Oswald Bastable, de l'Armée des Indes, se
rend en mission auprès du redoutable Sharan Kang, en son palais de Teku Benga.
1973. Le capitaine Oswald Bastable se réveille dans les ruines du palais, en un
monde méconnaissable. Après 70 ans de paix, le Commonwealth américain et
l'Empire britannique se partagent la plus grande partie de la planète. De
fantastiques dirigeables relient les grandes capitales. Le vice-roi des Indes,
le célèbre Winston Churchill, vient de mourir. Que va faire un soldat de métier
dans cet univers voué au pacifisme ? Dans ce futur invraisemblable pour lui et
encore plus pour nous ? Michael Moorcock prétend avoir retrouvé au fond d'une
malle les troublants écrits de son grand-père qui donnent le point de départ de
ce voyage au long cours, à travers les cieux et les cités d'une Terre totalement
différente, dans une page d'histoire qui, peut-être, aurait pu être la nôtre
si...
Michael Moorcock, 36 ans, est un des écrivains les plus
prolifiques et les plus versatiles de la littérature d'imagination anglaise.
Créateur d'empires fantastiques tels que ceux de Corum et d'Elric le
Nécromancien, il fit entrer la S.F. dans l'âge pop avec Le programme final et La
défonce Glogauer
N° 24 - 1er trimestre 1976
La Chair dans la Fournaise par Dean R. Koontz
The Flesh in the Furnace -
Traduction de Daphné Halin
Couverture ?
La gelée de chair synthétique qui était apparue sur le plateau commença à prendre consistance. Bientôt un corps de femme, un corps sans visage, avec des seins arrogants et un vagin à la peau fripée. Sébastien commença à s'exciter — il n'y avait rien d'érotique à cette excitation, car il n'entendait rien à ce genre de choses — , il voulait tout simplement voir la suite de l'opération. Les cheveux apparurent alors, sur la tête et au-dessous du ventre, des cheveux blonds. Ils ondulaient. Puis soudain ils se mirent à pousser sous ses yeux, pareils à mille serpents jaunes, et puis ce fut au tour du visage d'entrer en scène. Sébastien attendit que l'opération fût complètement terminée, que le nez fût formé avec ses narines, et que la bouche eût toutes ses dents. A ce moment-là, on sortit la marionnette de la matrice, on la plongea dans un bain générateur qui devait stimuler les terminaisons nerveuses qui se trouvaient sur les couches superficielles de la chair synthétique. Et bientôt, la marionnette se mit à s'animer, à parler doucement, ses doigts se crispèrent pour saisir des visions de la mort, comme pour refuser la vie qui s'installait si rapidement en elle. Mais qui elle ?
Après La semence du démon, histoire d'amour entre une
femme et un ordinateur, voici le second roman de Dean R. Koontz dont Jean Cau,
choqué, écrivait dans Paris-Match en août 1974 qu'il « laissait loin derrière
lui toute l'imagination pornographique contemporaine ». La science-fiction
dérange ? Tant mieux.
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