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		Le Fantôme par A.E. Van Vogt 
		(The Ghost - 
		Traduction Denise Hersant) 
		
		
		Fiction n° 216 - décembre 1971 
		
		
		 Cette 
		nouvelle de van Vogt sera sans doute une surprise et une révélation 
		pour beaucoup de ses admirateurs, qui découvriront à cette occasion que 
		leur idole a 
		
		aussi 
		
		écrit du fantastique. Le récit remonte à 1942, date 
		à laquelle van Vogt avait pratiquement un contrat d'exclusivité avec
		
		
		Astounding, 
		
		revue où il avait fait ses débuts en 1939 et 
		à laquelle il avait déjà donné plusieurs
		nouvelles remarquées, ainsi 
		que son premier roman 
		A 
		la poursuite des Slans 
		
		
		et les récits initiaux du cycle des Fabricants 
		d'Armes. Mais 
		
		Astounding 
		
		avait une revue sœur, 
		
		
		Unknown, 
		
		consacrée au surnaturel et à l'étrange, dans les 
		pages de laquelle la plupart des auteurs maison firent un jour ou 
		l'autre un tour (c'est là que Sturgeon écrivit les plus beaux récits du 
		début de sa carrière, tels que 
		
		
		Ça, 
		
		paru dans notre numéro 200). Van Vogt comme les 
		autres se laissa tenter... bien que rien dans son tempérament ne le 
		prédisposât en apparence à s'adonner au fantastique. Le résultat 
		constitua plusieurs nouvelles restées jusqu'à ce jour ignorées de la 
		plupart des critiques qui ont étudié son œuvre. Nous vous en présentons 
		aujourd'hui un spécimen, un second devant suivre dans quelques mois. 
		Lire 
		
		Le fantôme 
		
		représente une expérience curieuse, car le 
		processus de la démarche créatrice de van Vogt est tel qu'on le voit, au 
		fil des pages, affronter un thème fantastique conventionnel dont la 
		substance est étrangère à son inspiration, puis en refuser les données 
		et le disséquer littéralement afin de le recomposer selon un plan à ses 
		yeux rationnel : attitude qui reflète typiquement celle qui anime ses 
		romans.  | 
      
		 
		
		Le Maître des Ombres par Roger Zelazny 
		(Jack of Shadows - Traduction 
		Bruno Martin) 
		
		
		Fiction n° 220 - avril 1972 
		
       En 
		France, où les amateurs 
		sont informés à retardement et manquent souvent de recul, on a tendance 
		à considérer Roger Zelazny comme un pur produit de la nouvelle vague. 
		En réalité il n'en est rien, et cet auteur est au contraire déjà ce 
		qu'on appelle aux Etats-Unis un 
		
		
		old pro 
		
		
		(un écrivain qui a fait depuis longtemps ses 
		preuves).  Agé aujourd'hui de trente-quatre ans (nous 
		sommes en 1972), Zelazny a fait ses débuts « officiels » dès 
		1954, mais ses véritables débuts professionnels remontent seulement au 
		début des années soixante. Au cours de sa 
		carrière, il a récolté déjà un nombre impressionnant de récompenses dans 
		le domaine de la SF : Hugo du meilleur roman en 1965 pour 
		
		
		This immortal ; 
		
		
		Nebula Award du meilleur court roman en 1966 pour
		
		
		The dream master 
		
		
		et, la même année, de la meilleure novelette pour
		
		
		The doors of his face, the lamps of his mouth
		
		
		(traduit dans 
		
		
		Fiction) ; 
		
		
		Hugo du meilleur roman en 1967 pour 
		
		
		Lord of Iight. 
		
		
		Deux romans de lui ont paru en France : 
		
		
		Royaumes d'ombre et de lumière 
		
		
		(Denoël, « Présence du Futur ») et 
		
		
		L'île des morts 
		
		
		(* Galaxie-bis »), ce dernier titre venant de 
		remporter à Paris le prix Apollo (voir notre rubrique 
		
		
		Coup d'œil chez les éditeurs 
		
		
		de ce mois). Auprès des 
		
		
		fans 
		
		
		français, Zelazny reste encore très   
		controversé.   Mais peut-être une œuvre comme 
		
		
		Le maître des ombres 
		
		
		fera-t-elle l'unanimité sur son nom, car ce roman
		
		
		d'heroic-fantasy, 
		
		
		dont le héros évoque par moments le Cugel 
		l'astucieux de Jack Vance, montre à l'évidence que Zelazny, quand il
		le veut, peut parfaitement être un auteur « grand 
		public » sans rien perdre pourtant de
		
		
		son talent.  |